Au long de l’Isoire

Après le chemin des écoliers, le circuit se poursuit sur un sentier piétonnier récent. Il a été créé dans l’objectif de permettre la découverte de la rivière de l’Isoire.

La première partie du sentier démarre auprès de l’école pour conduire au lit de la rivière à travers un espace baptisé le bosquet. Celui-ci a été réalisé au début des années 1990, à l’occasion de l’opération « Un arbre, une vie ». Celle-ci consiste à symboliser les naissances de l’année par la plantation d’un arbre, la mémoire de cette action étant authentifiée par une plaque mentionnant les noms des nouveau-nés. Les premières années de l’opération proposaient la plantation d’un arbre pour chaque naissance. C’étaient des arbres de nos haies qui ont été plantés en lignes dans le remblai apporté lors de la construction de la route de contournement du bourg. Hélas, la piètre qualité du sous-sol n’a pas permis un développement harmonieux du bosquet. Les noms des enfants avaient été gravées sur des plaques en bois qui n’ont pas résisté aux vicissitudes du temps.

Opération « Un arbre, une vie » : exemple de panneau à proximité d’un arbre souvenir dans le bourg
Le bosquet

 

Puis voici la rivière de l’Isoire. Celle-ci parcourt 32 kilomètres en Vendée. Sa source est à La Copechanière, la rivière sépare ensuite la commune de Saint-Denis-la-Chevasse de celle des Brouzils, puis elle traverse la commune de Montréverd (Saint-Sulpice-le-Verdon et Mormaison), avant de séparer la Vendée de la Loire-Atlantique, Saint-Philbert de Bouaine de Vieillevigne. Elle termine sa course en traversant notre commune par le bourg jusqu’au bas du village de la Vrignais, à proximité du lieu-dit Champagné en Saint-Colomban, où elle rejoint la Boulogne. Elle participe donc au bassin versant de Grand-Lieu qui alimente le lac dont les eaux finissent, par l’intermédiaire de l’Acheneau, dans la Loire puis l’Océan Atlantique.

Toujours nommée « Isoire » jusqu’au vingtième siècle dans toutes les communes de son parcours, elle est devenue « Issoire » par la décision d’un membre du cadastre qui a fait l’association avec la ville d’Issoire.

Son régime hydraulique varie aux extrêmes, sans débit pendant l’été, s’étalant largement sur ses rives pendant les pluies d’hiver. Pour lutter contre ses débordements néfastes dans le bourg, son lit a été redressé afin de l’empêcher de se gonfler en crues.

Le tronçon bordé par le sentier a été aussi domestiqué. Antérieurement, il était bordé de prairies basses et de jardins potagers qui étaient régulièrement inondés pendant l’hiver. Les sangsues y étaient nombreuses.

Ici, le système végétal vit en symbiose en accueillant un roncier et même le gui parasite, très utile pour la biodiversité en abritant quantité de petits mammifères, d’insectes, d’oiseaux …

Maintenant les rives ont été consolidées et relevées, le lit régulièrement nettoyé. Les arbres et arbustes de la berge longeant le sentier font l’objet de soin de la part des agents techniques municipaux, avec l’ajout de plants d’aubépine et de noisetier par exemple. De plus, la rivière est un couloir qui s’ouvre à la faune sauvage pour traverser le bourg, à l’exemple des écureuils. Mais des animaux périssent à cette occasion, surtout autour des ponts qui ne sont pas aménagés pour leur passage.

Le sentier est emprunté par les promeneurs et les pêcheurs. Des aménagements ont été placés pour passer du bon temps en ces lieux.

Cet endroit reçoit nombre de pêcheurs en mars à l’ouverture de la pêche à la truite organisée par l’association de la Tanche de la Boulogne. La réussite est facilitée par l’important lâcher de truites pratiqué la veille. Les poissons natifs de l’Isoire sont le gardon, le goujon, la carpe, le vairon, le carassin… Mais l’état de l’Isoire est préoccupant car elle ne parvient pas à s’autonettoyer des polluants qu’elle reçoit, surtout pendant les longues périodes d’étiage.         Jusqu’en 1960, les anguilles pullulaient dans la rivière, dans les étangs, les mares et même les trous d’eau. A petit prix, le poissonnier proposait leurs alevins, nommés “civelles”, vendus cuits, mangés avec de la vinaigrette. Aujourd’hui tout cela est très rare et le budget nécessaire est quasi inaccessible…


A l’approche du pont, la plateforme de compostage collectif a été installée sur la rive opposée, en 2002. C’était une première nationale, la commune étant pionnière dans le recyclage des déchets de cuisine.

Une distribution de compost aux usagers de la plateforme

Cette initiative eut un écho jusqu’en Polynésie Française. C’est pourquoi le maire de Taputapuatea accompagné d’une partie de son conseil municipal est venu visiter cette plateforme, le 23 novembre 2006. Il s’empressa de développer ce mode de compostage collectif chez lui. Ministre de l’agriculture quelques années plus tard, il le soutint au niveau du territoire en l’associant avec son action pour l’agriculture biologique. L’impact s’élargit dans l’Océan Pacifique. La commune de Taputapuatea est inscrite sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 2017 car elle est le foyer du peuple maori qui se dispersa à Hawaï, la Nouvelle-Zélande et l’Ile de Pâques.

Le maire de Taputapuatea, à droite, et ses conseillers municipaux, suivent les explications de Clément Sauvaget, l’un des initiateurs du compostage philbertin

A ses débuts, la plateforme de compostage collectif entra sous les projecteurs des médias, télévisions, radios, journaux, magazines… C’est ainsi qu’une équipe de tournage de France 2 – un journaliste, une camerawoman et un preneur de son – passa deux jours dans la commune pour interviewer des participants et des organisateurs. Cela constitua une séquence du journal télévisé. Le journaliste a maintenant changé de métier puisqu’il est devenu réalisateur de cinéma. Édouard Bergeon s’est fait connaître par le film « Au nom de la terre » aux côtés de Guillaume Canet. Il a laissé un excellent souvenir auprès des philbertins qui l’ont accompagné, celui d’un homme connaisseur de la ruralité et du monde agricole.

L’équipe de France 2 conduite par Édouard Bergeon à droite

L’étape s’achève au pont construit pour l’ouverture de la route de Bourbon-Vendée à Nantes en 1839. A gauche, l’atelier qui dominait la rivière était utilisé par un bourrelier. N’avait-il pas un cadre de travail agréable ?

Le pont au début du vingtième siècle.
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