Le chemin du Pont-Chobert

Le Chemin du Pont-Chobert

La liaison entre le Champ de Foire et le belvédère de la carrière emprunte le Chemin du Pont-Chobert situé au sud-ouest de la place. Un certain Chobert aurait installé un pont en bois au-dessus de l’Isoire, au niveau de l’actuelle station d’épuration, pour relier ses terres disposées de chaque côté de la rivière.
Autre pont réalisé par des riverains de la Boulogne photographié vers 1900

L’absence de photo du Pont-Chobert a été le prétexte pour une création artistique. Sollicité, Joël Guibreteau a accepté de relever le défi. Il a mis son imagination et son talent pour la peinture au couteau. Il a exécuté le tableau qui suit. Il est visible à la mairie.

Ce chemin suit à distance le cours de l’Isoire. Cependant, le parcours de la rivière a été modifié, il y a une cinquantaine d’années, dans l’objectif de le redresser pour effacer les crues hivernales qui provoquaient des inondations dans le bourg.

La zone au bas du Champ de Foire puis au bas du Chemin du Pont-Chobert avec l’Isoire était occupée par les jardins potagers attachés aux maisons du centre bourg. Une partie est aujourd’hui urbanisée mais vous pouvez encore observer de nombreuses planches.

Jusque dans les années 1960, chaque famille disposait d’un jardin pour son alimentation. Celles qui manquaient de temps utilisaient des journaliers  pour les cultures, voire aussi pour les récoltes. Les terres étaient enrichies avec du fumier issu d’une ferme voisine, enfoui au moment de leur retournement avec une bêche ou une fourche à quatre doigts. Le choix des légumes cultivés était limité : pommes de terre, choux-pommes, choux-fleurs, choux-verts, oignons, échalotes, céleris, betteraves, salades, carottes, haricots… On ne plantait pas encore de tomates, de courgettes, de poivrons… On mangeait vraiment local, bien avant que ce ne soit un slogan pour la consommation.
Pour l’arrosage, il fallait être économe car il se faisait entièrement avec un arrosoir. De plus, l’eau était souvent tirée du puits qui servait pour tous les autres usages de la maison.
Comme les réfrigérateurs étaient encore rares, les récoltes étaient mises en bocaux pour leur conservation, ou séchées comme les mogettes.

Le jardin possédait également divers arbres fruitiers comme le pommier, le poirier, le cerisier, l’abricotier, le prunier, pour la consommation familiale, en fruits frais ou conservés sur des claies à la cave. Les oranges et les bananes étaient encore rares et onéreuses.

Pour assurer l’approvisionnement en viande, des clapiers étaient installés également dans un coin du potager où se développait un élevage de lapins nourris avec les rebus du jardin. Au fur et à mesure des besoins, les bêtes étaient abattues sur place en étant suspendues par les pattes arrières pour être étourdies par un coup derrière la tête, puis énuclées pour être vidées de leur sang, et finalement « épialées ».

Le clapier des années 1950 est devenu le surnom des HLM

Le jardin participait donc à la sécurité alimentaire des familles et bénéficiait pour cela  d’une attention régulière.

Beaucoup de familles possédaient aussi une petite basse-cour pour satisfaire leurs besoins personnels en œufs et viande. (photo 1945)

L’Isoire sauvage

Quand le chemin et la rivière finissent par se rencontrer, vous arrivez sur les berges de l’Isoire sauvage. A partir de la documentation suivante préparée par Jean-Claude Montassier, découvrez la flore de cet espace préservé avec une forte biodiversité.

Ajonc nain (ulex minor)

Aime les terrains siliceux. Magnifiques fleurs jaunes au printemps

Armoise (artmisia)

Arum Gouet – Vigne aux serpents

Bardane (arctium)

Plante bisannuelle de taille assez importante dont l’extrémité des tiges se termine par de petites boules de crochets qui se fixent aisément aux vêtements ainsi qu’au pelage des animaux.

Les feuilles plus ou moins velues sont douces au toucher.

C’est en nettoyant son chien couvert de  petits crochets de bardane que le Suisse George de Mestral eut l’idée de mettre au point le VELCRO d’après l’expression de VELours et CROchet.

Benoite – Capitule de graines

Cerfeuil  commun  (Anthriscus cerefolium)

 

Chardon à foulon  (Dipsacus fullonum)

Daucus  carota

Carotte sauvage avec présence de punaises arlequin. Fleurs, graines immatures ; fleurs et graines matures.

Epilobe velu

Genêt à balais (cytisus scoparius)

Comme son nom l’indique, jadis, il était utilisé pour fabriquer les balais de ferme. Belle couleur jaune au printemps.

Houblon  grimpant  (humulus lupulus)

Fruits mûrs utilisés dans la fabrication de la bière.

Jacobée

 Lierre  grimpant (Hedera helix)

Avec les futurs fruits qui seront le garde manger des oiseaux en fin d’hiver  

Liseron

Ortie

L’ortie fait partie de la famille des urticacées. Elle provoque de “ l’urticaire ”, des brûlures et des démangeaisons. Nous ne nous faisons pas piquer par une ortie ; ce terme de piqûre est impropre. La face externe de l’ortie se compose de nombreux petits poils qui possèdent à leur base une petite vésicule très fragile qui renferme différents composés chimiques.  Au moindre frôlement cette vésicule se casse et laisse échapper différents produits chimiques (Histamine, acide formique-le même que celui des fourmis- …). L’histamine provoque un gonflement des petits artères touchés et formations d’œdème (les rougeurs) et l’acide formique qui provoque quant à lui les brûlures.

Les pousses de jeunes orties sont excellentes dans les soupes (la fameuse soupe aux orties très riches en minéraux). Les jardiniers élaborent du purin d’ortie qui sera utilisé comme engrais naturel.

Pulicaire

Salicaire (Lythrum salicaria)

Aulne glutineux (Alnus glutinosa)

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Le nom de l’espèce glutinosa vient du latin qui signifie visqueuxAu printemps, les bourgeons et les feuilles parfois se couvrent d’un vernis collant. Dans notre région, il est parfois appelé : vergne.

Les strobiles ovales, très caractéristiques renferment les graines sous formes d’akènes. Un petit oiseau jaune, le tarin aime bien ces graines. Les chatons représentent les organes mâles.

Il se trouve généralement auprès des ruisseaux. Son bois devient très dur au contact de l’eau. Pour cette raison, il est apprécié dans la confection de pieux pour pilotis. Il était également recherché naguère pour fabriquer les sabots utilisés en hiver.

Chêne Pédonculé (Querçus Robur)

Robur, signifie “ fort ”, allusion à l’apparence de cet arbre.    C’est un bois dur et lourd qui peut être travaillé longtemps et facilement. Il est recherché dans la construction navale. Les charpentes en chêne sont inusables. Il est recherché également en menuiserie et en ébénisterie. Des tanins sont extraits de son écorce. Naguère les glands nourrissaient avantageusement les porcs. Les sangliers s’en repaissent.

Les glands apparaissent à l’extrémité d’un long pédoncule d’où le nom de chêne pédonculé.

 

La galle du chêne est engendrée par un insecte hyménoptère qui ressemble à une guêpe en plus petit. Elle pique soit une feuille, un bourgeon ou même le gland et y dépose un œuf tout en injectant en même temps une substance qui poussera l’organe touché à développer une petite boule pour cautériser. L’œuf qui donnera un petit ver blanc sera ainsi protégé et grossira jusqu’à sa sortie afin de continuer son cycle. La boule contient un acide riche en tanin et la galle peut servir à créer de l’encre.

Érable champêtre (Acer campestre)

Le terme ACER vient du latin qui signifie “ dur ”, “ âpre ”.   Son bois de couleur jaune, brun clair est effectivement dur.

Il existe plusieurs variétés d’érables (sycomore, plane…) C’est le champêtre qui domine chez nous. Feuilles particulières.

Au printemps, il fournit de belles fleurs, ainsi que les fruits en samares.

Il est utilisé dans les haies car il supporte bien la taille, même sévère. De plus c’est un excellent combustible. Il est utilisé en menuiserie et est très recherché pour certains instruments de musique. STRADIVARIUS utilisait un chevalet en érable pour soutenir les cordes de ses violons. Il peut atteindre 200 ans.

Frêne commun (Fraxinus Excelsior)

Fraxinus provient probablement du grec Frasso : “ Je clos ” En effet il était très utilisé pour entourer les champs et prés. En cas d’étés secs, au vu du manque de fourrage, les animaux sont friands des feuilles.

Le bois de frêne est souple et résistant : idéal pour fabriquer les manches d’outil (fourche et autres). Excellent combustible, il est apprécié également pour ses qualités diurétiques et antigoutteuses. Avec ses feuilles nous confectionnons la frênette pour “ nettoyer ” le sang

Combien de feuilles ? Une seule : c’est une feuille composée comportant plusieurs lobes.

Les bourgeons floraux qui donneront les fleurs et puis les fruits : les samares.

 

Noyer (sous forme d’arbrisseau)

Orme champêtre (Ulmus campresis)

 ULMUS était donné par les romains et qui signifie sans doute “ croître ”, “ surgir ”.  Il produit en effet beaucoup de surgeons, beaucoup de drageons qui repoussent à partir des racines. Dans notre région, il est également appelé ORMEAU.

Au printemps, comme tous végétaux, il fleurit et apparaissent à la suite de magnifiques samares.

L’orme fournit un bois d’excellente qualité qui présente un beau grain. Il est dur et résiste bien à l’eau, ce qui lui valait d’être jadis utilisé pour les conduites d’eau souterraines. Il est de nos jours utilisé pour les quilles de bateau. Il est très utilisé en menuiserie et en marqueterie, notamment en ce qui concerne la loupe qui se trouve au départ des branches. Les feuilles sont recherchées par les bovins. Son tronc est utilisé pour faire pousser certains champignons ; les pleurotes et les oreilles d’ormes poussent spontanément au pied de l’arbre.

Il est malheureusement touché par la graphiose due à “ ophiostoma ulmi, transporté par un insecte. Ceux présents sur le site sont pour le moment sains.

 

Peuplier (sous forme d’arbrisseau)

La pousse de cet arbre, qui affectionne les zones humides, est relativement rapide : en une vingtaine d’années il acquiert déjà une taille raisonnable. Au printemps les fleurs mâles donnent de belles étamines rouges, alors que les femelles sont verdâtres. Les fruits sous forme de boules de “ coton ” qui contiennent les graines semblent semer de la neige.

Son bois dit bois blanc n’est pas spécialement intéressant, cependant il est très utilisé dans la fabrication des cageots, cagettes pour contenir les légumes. Les maraîchers y ont recours ; son poids relativement léger est dans ce cas un atout.

Prunellier (Prunus spinosa)

Encore appelé Prunier sauvage ou épine noire. La dénomination SPINOSA souligne la présence de branches qui se terminent par une épine très dure qui peut s’avérer très dangereuse. Certains imprudents, par inattention, ont dû subir une opération chirurgicale avec force  antibiotique après une piqûre qui avait touché une articulation.

C’est avant tout un arbrisseau qui n’a pas vraiment d’intérêt botanique. Notons cependant que c’est une plante qui fleurit avant l’apparition des feuilles. Les fleurs embellissent nos printemps et semblent très mellifères. De plus elles auraient des vertus diurétiques. Naguère les feuilles avaient un intérêt en herboristerie en vertu de leurs propriétés antiasthmatiques et fébrifuges (lutter contre la fièvre).

Les fruits (prunelles) sous forme de drupes de couleur bleu noirâtre recouverte d’une patine claire (la pruine)  ont un goût acidulé et la chair est astringente.  Ceux qui auraient la patience de casser le noyau intérieur et de récolter l’amande pourraient fabriquer un délicieux digestif.

Le grand intérêt du prunellier de nos jours consiste à récolter, au début du mois de mai certaines feuilles (celles des extrémités des branches) qui serviront à confectionner la délicieuse “ trouspinette ”, apéritif vendéen.

Ronce

Si de nos jours, il est une plante qui souffre d’une mauvaise réputation : c’est bien la ronce. Elle est considérée comme envahissante et de mauvais caractère: elle pique. Les anciens beaucoup plus pragmatiques ont commencé par se demander ce qu’ils pourraient tirer de cette plante.

Elle se développe dans des lieux où la terre est riche, elle est le symbole d’une terre équilibrée. Elle était employée pour réparer les ” trous ” au sein des haies : d’un côté, la ronce était coupée et portée en fagots dans les endroits plus clairsemés afin de stopper le bétails.

Les feuilles récoltées et séchées servaient à confectionner des décoctions aux vertus nombreuses : diurétiques, dépuratives, toniques et hypoglycémiantes.

Les fruits (les mûres) donnent de délicieuses confitures.

Les vanniers utilisent la ronce afin de lier les herbes séchées et réaliser des paillons, des ruches et autres bosselles par exemple. La tige de ronce doit être coupée, fendue et effilée afin d’obtenir la souplesse recherchée.

 

Saule (Salix)

Le nom Salix vient du celte SAL   LIS   qui signifie “  près de l’eau ” en raison de l’affinité et de la nécessité pour cet arbre de vivre en des lieux humides

Cet arbre n’a pas d’utilité particulière connue hormis le fait que son écorce fut utilisée à une époque en herboristerie :

A propos de la théorie des signatures

  • Un botaniste émit un jour l’hypothèse d’une corrélation possible entre le lieu de vie des plantes et leurs propriétés médicinales. Ainsi, un saule qui vit les  “ pieds ” dans l’eau pourrait  éventuellement  soigner les affections liées au refroidissement, à l’humidité et qui se caractérisent par de la fièvre, des douleurs articulaires. Après de nombreux essais concluants en ce qui concerne l’écorce, les scientifiques découvrent la richesse de l’écorce en salicoside. C’est un dérivé salicylé qui se révèle être anti-inflammatoire, antipyrétique (abaisse la fièvre) et calme les douleurs. A partir de cela, l’ester acétylsalicylique, principe actif de l’aspirine fut mis au point.

Notons que cette théorie des signatures s’est révélée fumeuse dans de nombreux cas. Ce qui n’enlève rien au fait que les plantes sont à l’origine de notre pharmacopée.

 

Sureau (Sambucus nigra)

Cet arbrisseau apprécie les situations fraîches : berges, buissons.

Ces feuilles aux propriétés insectifuges ont la particularité de dégager une odeur désagréable au froissement. Les fleurs blanches en corymbes dégagent une odeur forte.

Les fruits, noirs peuvent être utilisés pour confectionner de délicieuses confitures.

Cet arbre était source de nombreuses utilisations thérapeutiques :

  • Son écorce est diurétique
  • Les fleurs étaient couramment employées en collyres ainsi qu’en dermatologie.
  • Les fruits sont laxatifs et analgésiques.

En son centre le bois comporte une cavité importante dans laquelle se trouve la moelle. Une fois évidée, la cavité servait à confectionner des “ pétoires ” bien connues des enfants, enfin dans les temps anciens…

 

Consultez le dossier des arbres de nos contrées

Jusqu’au milieu du vingtième siècle, dans les fermes, les anciens se livraient à la vannerie au coin de la cheminée pendant les journées d’hiver. Pour ce faire, ils commençaient par fréquenter les bords de rivière pour cueillir les éléments nécessaires à ces travaux : les tiges d’osier, les branches fines de châtaignier, les ronces… En préparation, ils écorçaient les ronces pour en faire des liens, le châtaignier pour la structure. Ils sélectionnaient et fendaient l’osier qui servaient au tressage. Ainsi ils pourvoyaient la ferme en paniers dédiés aux différents besoins, pour le « pansage » dans la grange comme pour les récoltes dans les vergers.    Avec les lanières de ronce et de la paille, ils fabriquaient des « guenottes » pour le transport sécurisé des œufs, des « paillons » pour poser les pieds devant les flammes de l’âtre sans se brûler.

Artisanat des journées d’hiver

© Bouaine Patrimoine
Contributions : Jean-Claude Montassier, Nelly Durand
Rédaction : Jean-Pierre Morisseau

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